dimanche 18 février 2007

11/09 : les théories du complot dans la presse US

par phil, 9 September 2006

A quelques jours du cinquième anniversaire des attentats qui firent 2985 morts au World Trade Center et au pentagone, la grande presse américaine ne peut plus ignorer les adeptes de la théorie du complot (lire également dans Universmedias). Autrement dit tous ces “conspirationnistes” (terme péjoratif), qui rejettent la version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Et dont les sites internets fleurissent sur le web

Time magazine consacrait, dimanche, un article - “Why the 9/11 conspiracies won’t go away” - sur ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur et s’enracine dans la société américaine.

SUJET TABOU

Longtemps, le sujet a été tabou. Les medias dominant, et toute l’Amérique, s’étaient apparemment mis en ordre de bataille derrière leur président, légitimant la guerre comme une réponse à l’agresseur.

Time magazine ne peut aujourd’hui que constater - selon un dernier sondage - que 36% des américains ne croient plus en la version officielle. Selon Time, les conspirationnistes croient que ce n’est pas Al Quaïda qui est à l’origine des attaques… mais le gouvernement US lui-même.

UNE REALITE POLITIQUE

La croyance au complot s’appuie sur de nombreuses questions posées par les familles de victimes, et restées à ce jour sans réponse. Croyance fondée aussi sur la théorie la plus troublante parmi celles en circulation : la “démolition contrôlée” des tours du WTC (thèse développée par Scholars for 9/11 truth).

36% de “conspirationnistes”, ce n’est pas un phénomène marginal. Mais une réalité politique de premier plan“, constate le magazine.

Autant le dire, Time magazine n’adhère pas à ces théories conspirationnistes : les “preuves” du complot ne tiendraient pas la route et impliqueraient trop de monde. C’est la thèse de l’article, qui n’entre d’ailleurs pas dans le détail des différentes variantes de théories du complot.

RECONNAISSANCE

Le magazine avance une explication psychologique dans la séduction suscitée par ces thèses complotistes. Elles seraient un refus du caractère aléatoire et imprévisible de la vie. Elles participeraient aussi au travail de deuil national du peuple américain… Qu’importe, au fond : c’est la reconnaissance du phénomène qui compte.

En mars dernier, New-York Magazine publiait, de son côté, une enquête très fouillée (The ground zero grassy Knoll). Posant toutes les questions génantes (celles qui restent à ce jour sans réponses) et développant une à une les théories complotistes, dans le moindre détail.

Au passage, le magazine relève que la moins crédible est celle de… Thierry Meyssan (selon laquelle ce n’est pas un avion qui s’est crashé contre le Pentagone, mais un missile).

En revanche, aucun jugement négatif n’est formulé à l’encontre des conspirationnistes. Et les liens entre Oussama Ben Laden et la CIA sont pointés.

CONTRE OFFENSIVE DU GOUVERNEMENT

On est bien loin de la diabolisation de l’Afghanistan et de l’Irak, aux lendemains du 11 septembre. Un sondage de l’été 2004 montre que les New-yorkais eux-mêmes pensent, à 49.3%, que leurs responsables politiques étaient informés. Deux ans plus tard, le doute s’est encore accru, indique New-York magazine.

C’est sans doute la raison qui pousse le gouvernement américain, ces jours derniers, à lancer une offensive visant à démonter les théories du complot, et ce à l’approche de la commémoration du cinquième anniversaire des attentats.

Théorie officielle contre théories du complot : les medias américains se gardent bien de trancher, mais ils ne peuvent plus ignorer les thèses conspirationnistes, en tant que véritable phénomène de société.

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